About

hello, je suis kayla ether.
née là, entre massachusetts et new york avec mes grands-parents, entre les rues chargées de récits oubliés.
à dix-huit ans, je suis partie pour la france, en quête d'un souffle différent — d'un nouveau départ.
afro-latina, je porte en moi des racines portoricaines : espagnol, taino, ouest-africain, et un peu d'italien.
une mosaïque d'ancêtres, un tissage d'histoires qui m'habite, peu importe où je suis.
suite à mon arrivée en france, j'ai cessé de créer l'art après la mort de mon grand-père enrico, l'artiste de brooklyn qui incarnait pour moi l'essence même de la création.
il est parti, et peu de temps après, ma grand-mère aurelia aussi — avec eux, une partie de moi.
peu à peu, mon corps, contraint par la maladie rare d'ehlers-danlos, a subi de graves affections physiques et me laissant marcher avec une canne en permenance.
l'art, pour moi, n'est pas une échappée face à mes circonstances. il est une nécessité, une réponse à cette question lancinante : suis-je encore là ? suis-je encore quelque chose, au-delà des limites physiques qui me définissent ? l'art devient ma survie, ma manière de prouver que mon existence a encore du sens, au-delà de ce corps qui me trahit.
je crois que, nos corps ne sont qu'un logement temporaire pour nos esprits, — nos âmes.
aujourd'hui, je cherche à réinventer cet espace où l'art se crée dans l'intime, où la douleur et la frustration se mêle à la beauté fragile de l'existence, là où chaque geste, chaque souffle, devient une affirmation de ce que nous sommes au-delà du visible.
l'art est mon témoignage, sensible et subtil — mais vivant.

ether's withers
tout ce que je suis, ce que je ne suis pas dans ce corps, ce que je deviendrai- c'est un wither.
le "wither" en anglais fait référence à un mouvement ou une direction — "où cela va", souvent associé à la notion de déclin ou de disparition. cela évoque l'idée de quelque chose qui se fane, qui se perd dans le temps, ou qui se transforme.
c'est une métaphore des chemins invisibles que l'on prend, de l'évolution, de la mortalité et des changements invisibles qui nous façonnent. "wither" est le lieu vers lequel on s'oriente, sans savoir si l'on reviendra ou non, et puis, il y a "ether" —
l'éther, dans son sens ancien, représente ce vide entre les étoiles, l'élément immatériel qui relie et pénètre l'univers. c'est l'espace, invisible mais présent, dans lequel tout existe sans forme physique — l'idée de l'âme, de l'essence pure qui transcende le corps, un concept d'immatérialité et de lien spirituel.
dans ces mots, il y a une liberté, une fluidité, un espace entre ce que l'on voit et ce que l'on ressent, un espace qui relie les âmes à ce qui les dépasse.
mon nom, "ether" n'est pas un hasard. il s'inscrit dans une tradition familiale où chaque génération commence par un "e", une passerelle entre les ancêtres et moi. ce "e" mon deuxième prénom, elisabeth, est un héritage, une manière de se relier à ceux qui ont tracé ce chemin avant moi. les difficultés et les luttes des immigrés, puerto ricains, l'histoire de l'esclavage et du triangle de l'atlantique, témoignent d'une souffrance profonde, d'un déracinement forcé et d'une résilience inébranlable face à l'oppression.
tous les matériaux que j'utilise dans mes créations sont soit recyclés, soit organiques. rien n'est jamais perdu, rien n'est gâché. tout est transformé. chaque pièce porte en elle l'histoire de ce qu'elle était avant, insufflant une nouvelle vie à ce qui semblait usé, oublié.
je suis fascinée par les imperfections, par cette manière qu'elles ont de révéler leur propre beauté.
c'est là que mon style trouve son essence. inspiré par le wabi-sabi, l'artisanat et la simplicité du mingei, l'innovation de la sōdeisha, ma spiritualité en tant que bouddhiste— tout est lié.
Publications
Retrouvez plus d'informations dans les revues suivantes :
Visual Art Journal